Dans ce chapitre, l’auteur insiste sur la nécessité pour l’investisseur de se focaliser sur le risque de perte plutôt que sur le gain potentiel d’un investissement. Son argumentaire s’appuie sur le principe des intérêts composés et sur le rôle déterminant de leur régularité pour faire fructifier un capital sur le long terme.
« Plutôt que de définir un objectif de performance, aussi raisonnable soit-il, un investisseur doit identifier et mesurer les risques inhérents à son investissement. »
Warrent Buffet aime dire que la première règle en matière d’investissement est « ne perdez pas d’argent », et la seconde « n’oubliez jamais la première règle ». Je pense aussi qu’éviter les pertes devrait être l’objectif premier de tout investisseur. Cela ne signifie pas que les investisseurs ne doivent jamais s’exposer au moindre risque de perte. Plutôt, « ne perdez pas d’argent » signifie que sur une période de plusieurs années, un portefeuille ne devrait pas être exposé à un risque de perte significative de l’investissement initial.
Les investisseurs trop gourmands, qui se focalisent uniquement sur la performance à court terme, peuvent perdre de vue une raison simple d’éviter les pertes : les intérêts composés, même avec un rendement modéré, sont un outil très puissant sur une période de plusieurs années.
Capital atteint après 5, 10, 20 ou 30 ans grâce aux intérêts composés pour un investissement de 1000$
Taux | 5 ans | 10 ans | 20 ans | 30 ans |
6% | 1 338 | 1 791 | 3 207 | 5 743 |
8% | 1 469 | 2 159 | 4 661 | 10 063 |
10% | 1 611 | 2 594 | 6 727 | 17 449 |
12% | 1 762 | 3 106 | 9 646 | 29 960 |
16% | 2 100 | 4 411 | 19 461 | 85 850 |
20% | 2 488 | 6 192 | 38 338 | 237 376 |
Comme l’illustre ce tableau, la persévérance, même à un rendement annuel relativement modéré est primordiale pour faire fructifier son capital. Un corollaire de l’importance des intérêts composés est qu’il est très difficile de rattraper une perte significative, qui peut à elle seule anéantir les efforts de plusieurs années de réussite. Un investisseur a donc plus de chance de réussir en ayant un taux de retour sur investissement toujours bon avec un risque de perte limité que des gains volatils et parfois spectaculaires avec un risque important de perte du capital.
L’un des thèmes récurrents de ce livre est que le future est imprévisible. Personne ne sait si la conjoncture économique va se détériorer ou s’améliorer (ni à quel rythme), quel va être le taux d’inflation et si les taux d’intérêt et les prix des actions vont monter ou baisser. Les investisseurs qui veulent éviter les pertes doivent donc être prêts à tirer leur épingle du jeu quelles que soient les conditions de marché.
Beaucoup d’investisseurs font l’erreur de définir un objectif de rendement. Avoir un objectif, malheureusement, ne garantit pas qu’il soit à votre portée. Supposons que vous souhaitiez un retour de 15% par an, cela ne vous dit en rien comment atteindre cet objectif. Le retour sur investissement n’est pas proportionnel au temps passé et à l’effort fourni. Un investisseur ne peut pas décider de pousser davantage sa réflexion ou de consacrer davantage de temps à ses recherches pour augmenter ses performances. Ce qu’il peut faire en revanche, c’est suivre de manière assidue une approche disciplinée et rigoureuse. Avec le temps, les résultats seront au rendez-vous.
Plutôt que de définir un objectif de performance, aussi raisonnable soit-il, un investisseur doit identifier et mesurer les risques inhérents à son investissement.
En matière d’investissement, la plupart des approches ne prennent pas en compte le risque de perte et ne cherchent pas à évaluer le risque réel d’un investissement par rapport à son potentiel. À ma connaissance, seul l’investissement value se focalise réellement sur ce risque.
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